Par le propriétaire du Jakare Liveaboard
“Wow, wow, wow comme dirait l’incroyable Audrey, notre Cruise Director ! Cette croisière sur le Jakare est peut-être l’un des voyages les plus extraordinaires de ma vie, à 55 ans ! Et pourtant, j’ai pas mal voyagé, plongé dans une douzaine d’endroits aux Caraïbes et aussi sur la Grande Barrière de corail en Australie ! Dire que ce voyage m’a coupé le souffle est encore en-dessous de la réalité ! Les coraux et la vie marine sont en pleine forme, les poissons par milliers ! … Bon, oui, il y avait quelques petits radeaux de plastique et peut-être une zone de blanchissement. Mais franchement : foncez ! Foncez foncez et réservez le Jakare ! Le voyage d’une vie vous attend !!”— David, Idaho, USA
On n’aurait pas pu mieux dire. Ce témoignage de David déborde de vérité, de joie — et aussi, d’un petit avertissement discret.
Oui, les récifs de Raja Ampat sont parmi les plus sains de la planète. Oui, la biodiversité marine ici est à couper le souffle.
Et pourtant… si on regarde bien, quelque chose change.
Une bouteille en plastique entre deux îles.
Un corail blanchi qui n’était pas là l’an dernier.
Une eau plus chaude. Des poissons au comportement différent.
Des signes. Des messages. L’océan parle.
Ce mois-ci, on a envie d’écouter vraiment.
Une histoire personnelle — pour moi, et pour nous tous
En tant que gérante et propriétaire du Jakare, j’ai deux intentions claires:
Offrir une expérience luxueuse, belle, chaleureuse.
Et en même temps, rester lucide sur notre impact.
Soyons honnêtes. On ne va pas faire du greenwashing.
Venir jusqu’à Raja Ampat, c’est un voyage long, avec une empreinte carbone importante.
Nos invités viennent de loin, souvent par avion. Ça laisse une trace. Et nous aussi.
Mais voilà:
Ceux qui viennent explorer ces écosystèmes marins si fragiles deviennent souvent leurs meilleurs défenseurs.
Parce qu’une fois qu’on a vu une raie manta voler au-dessus du récif, ou un petit requin pointe noire filer entre les coraux… on n’oublie plus. On ressent. Et on commence à aimer — profondément.
Le contexte mondial : Ce qui se passe aux États-Unis… nous concerne tous
Cette année, le Mois de la Terre tombe en pleine période de débats politiques aux États-Unis.
Certains leaders veulent accélérer la transition climatique : énergies propres, objectifs net zéro, protection des océans.
D’autres tentent de relancer les énergies fossiles.
Pourquoi ça nous concerne, ici, à l’autre bout du monde?
Parce que les décisions prises aux États-Unis — un des plus gros émetteurs de CO₂ au monde — ont des effets planétaires.
Selon l’Organisation météorologique mondiale, la température de la mer en Asie augmente trois fois plus vite que la moyenne mondiale.
Ce ne sont pas que des chiffres. C’est ce qu’on ressent dans nos masques de plongée.
Ce qu’on voit, ce qu’on ressent, ce qu’on sait
Chaque croisière nous montre des signes. Pas forcément dramatiques — mais présents :
- Des températures qui augmentent d’année en année.
- Des épisodes de blanchissement soudains (comme à Bondalem, Bali : 90 % du récif touché en décembre 2023 – source : Reuters).
- Des espèces moins abondantes qu’avant.
- Plus de plastique en mer, même ici.
- Des changements dans les migrations.
- Des poissons qui fuient les zones trop chaudes.
- Des déchets marins qui dérivent jusque dans nos recoins les plus reculés.
Ce ne sont pas des statistiques abstraites. Ce sont nos plongées, nos photos, nos échanges quotidiens sur le pont.
Et en tant que plongeurs, on perçoit tout ça plus vite. On sent le rythme de l’océan. Et on reconnaît quand quelque chose ne va pas.
Ce lien, cette conscience, c’est une force.
L’océan et l’humain : une seule réalité
L’océan n’est pas juste un décor ou un terrain de jeu. C’est le cœur du vivant.
Il absorbe plus de 90 % de la chaleur excédentaire liée aux gaz à effet de serre. Il produit plus de la moitié de l’oxygène que nous respirons. Il régule le climat, alimente 3 milliards de personnes, et soutient des millions de vies.
En Indonésie, l’océan est tout. Le peuple Bugis — les ancêtres de notre équipage — navigue ces eaux depuis des générations. Leur identité, leur nourriture, leur économie, leur spiritualité sont liées à la mer. Quand l’océan souffre, ils souffrent aussi.
Et nous, que fait-on à bord du Jakare ?
On n’est pas parfaits. Mais on agit, sincèrement et avec constance :
- Moteur à faible consommation
- Panneaux solaires + batteries
- Générateurs éteints la majorité du temps
- Récupération des eaux de pluie afin de réduire l’utilisation des filtres a eau et donc réduire la consommation d’énergie
- Pas de clim dans les espaces communs (juste dans les cabines pour dormir)
- Tri des déchets
- Zéro bouteille plastique, zéro paille plastique
- Savon éco-responsable fourni à bord
- Et une approche de la plongée respectueuse et consciente
Des initiatives locales qui donnent de l’espoir
Despite the challenges, there is hope. And it comes from the people working on the frontlines that we are supporting.
🔹 Raja Ampat SEA Centre
Créé par Papua Explorers Resort, ce centre mène des programmes de recherche, d’éducation, et de restauration des coraux.
🌐 rajaampat-seacentre.org
🔹 The SEA People – Yaf Keru Project
Un programme communautaire de restauration des récifs. 6000 m² de coraux déjà réhabilités, 30 jeunes formés à la culture corallienne.
🌐 smilo-program.org
🔹 Raja Ampat Research and Conservation Centre (RARCC)
Allie conservation, recherche et développement économique local, pour faire des communautés papoues les gardiennes de leur environnement.
🌐 stichting-rarcc.org
Ces organisations nous rappellent que protéger l’océan, ce n’est pas qu’une affaire de science.
C’est aussi une question de culture, de lien, et de communauté.
Que pouvez-vous faire ?
Face à la crise climatique, on peut se sentir petit. Mais le changement commence toujours par des personnes. Des gestes. Des choix.
💧 Voyager en conscience
Choisissez des opérateurs responsables. Jakare bannit le plastique, utilise des produits écologiques et soutient des projets locaux.
🪸 Plonger avec respect
Observer sans toucher. Photographier sans déranger. Aimer l’océan avec humilité.
📣 Élever sa voix
À Jakarta ou à Idaho, chaque voix compte. Votez pour la planète. Soutenez la science. Dénoncez le greenwashing.
🌱 Réduire votre empreinte
Compenser vos émissions. Manger avec conscience. Dire non au plastique. Utiliser des produits solaires marins. Chaque geste compte.
Alors oui — venez, foncez !
Venez voir ces merveilles pendant qu’elles sont encore là. Laissez-les vous émouvoir. Laissez-les changer votre manière de vivre.
Le Mois de la Terre n’est pas un mois de culpabilité.
C’est un mois de choix. C’est un moment pour rester éveillé à ce qui se passe. Pour se rappeler que l’océan n’est pas infini. Et pour décider quel genre de présence on veut être dans ce monde.
Alors oui — venez plonger avec Jakare. Laissez-vous transformer. Laissez-vous rappeler ce qui mérite d’être protégé.
Et après les raies manta, les éclats de rire, les couchers de soleil et les récifs colorés…ramenez ce sentiment avec vous. Faites-le rayonner.
Parce que l’océan parle. Et si vous avez déjà mis un masque et plongé sous la surface…vous savez déjà comment écouter.
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